RE-TRACER
Mohamed Zinet, acteur et cinéaste algérien
Entrée : 5€/3€ le film, la journée : 10€/5€
Mohamed Zinet, qui s’en souvient ?
Son nom ne dit plus rien à personne, ou presque. Et pourtant, son visage ne vous est pas inconnu. Rappelez-vous : l’ouvrier algérien qui tue Jean Carmet à coups de fusil à la fin de DUPONT LAJOIE d’Yves Boisset. Dans les années 1970, il est « l’arabe du cinéma français », à une époque où il ne pouvait incarner que cela. Mais, en Algérie, Mohamed Zinet est un tout autre personnage. Il est l’auteur d’un film culte, une balade déjantée dans Alger, habitée par la joie de vivre et les traumatismes de la guerre d’indépendance : TAHYA YA DIDOU. Dans les pas de son ainé, dans les ruelles de la Casbah ou sur le port d’Alger, Mohammed Latrèche retrace l’histoire de TAHYA YA DIDOU et de son réalisateur inventif et talentueux.
En écho à cette quête, l’équipe de Talitha** propose une journée collaborative de recherche-visionnage-édition, en partageant ses travaux en cours, notamment autour de la revue de cinéma algérienne Les Deux Écrans, de livres de cinéma et de restaurations de films (amateurs, militants, expérimentaux).
10h LECTURE PERFORMANCE :
Un récit composé d’archives, rushes, photographies, et de gestes de la recherche à travers les années Cinémathèque algérienne de Wassyla Tamzali, l’autrice et cinéaste Assia Djebar, les cinéastes étudiantes à Vincennes Rabia Teguia et Djouhra Abouda, et d’autres absentes des histoires du cinéma.
11h30 ATELIER : Les Deux revues : (Les Deux Écrans, Révolution Africaine – années 70 et 80)
Lectures collectives, recherches, inventaires, visionnage de courts métrages ou extraits, édition artisanale.
13-14h: repas partagé
14h00 FILM : « Zinet, Alger, le bonheur » de Mohammed Latrèche »
France-Algérie • 2024 • 57’
Qui se souvient de Mohamed Zinet ? Aux yeux des spectateurs français qui reconnaissent son visage et sa frêle silhouette, il est simplement « l’acteur arabe » des films français des années 1970, d’Yves Boisset à Claude Lelouch. En Algérie, c’est un tout autre personnage… Enfant de la Casbah, il est l’auteur génial d’un film tourné dans les rues d’Alger en 1970, Tahya Ya Didou. Par cette œuvre unique, Zinet invente un nouveau cinéma, raconte une autre Histoire, montre les Algérois comme jamais auparavant. Dans les pas de son ainé, dans les ruelles de la Casbah ou sur le port d’Alger, Mohamed Latrèche retrace l’histoire de Tahya Ya Didou et de son réalisateur.
15h30- 18h00 : ATELIER :Les Deux revues (suite) + conception du ZINE ZINET à partir des revue, articles, photographies, entretiens, notes de visionnage, et des mots croisés du cinéaste.
+ Lancement du livre Entre les mouches de Lamine Ammar Khodja, un portrait de Mohamed Zinet, éditions Motifs, 2024
18h00 : FILM : « Ali au pays des merveilles » de Djouhra Abouda et Alain Bonnamy (restauration coordonnée par Talitha) . Présenté par Guillaume Launay.
France • 1975 • 59′
« Sous le nom de Djurjura, Djouhra Abouda débute dans les années 1970 une carrière musicale, où paroles de femmes et revendications de la culture kabyle se mêlent. Le cinéma commence pour elle avec Algérie couleurs (1970-1972) et Cinécité (1973-1974), collages kaléidoscopiques réalisés avec Alain Bonnamy dans le contexte du laboratoire expérimental de l’université de Vincennes. Ali au pays des merveilles, tourné en 16mm, est un geste plus frontal, radical et fulgurant, militant et musical, où « toutes les images ont été filmées comme des coups de poing ». Ce film-tract virevoltant, porté par un montage sans concession, fait éclater au grand jour la condition des travailleuses et des travailleurs immigrés à Paris et alentours dans les années 1970. Un cri de colère lancé à la face de la société française, pays des merveilles où prospèrent l’exploitation et le racisme, où se perpétuent la domination et l’esprit de colonisation. »
(Nicolas Feodoroff – FIDMarseille)
21h00 : FILM : « Tahia ya didou de Mohamed Zinet »
Algérie, 1971, 76′
Tahia Ya Didou (1971) est l’unique film du comédien Mohamed Zinet. Né d’une commande de la ville d’Alger, qui attendait qu’il soit un documentaire touristique, il ne fut pas du goût des autorités et il n’y eut aucune sortie en salles. Devenu malgré tout un film culte, Tahia Ya Didou est bien plus qu’un documentaire promotionnel. Hommage à la ville d’Alger, à ses habitants, il est doté d’un ton inclassable, cohabitation de comique burlesque et de tragiques réminiscences du passé douloureux du pays. Marion Pasquier
22h30 :musique dj set
** Talitha est une association basée à Rennes et engagée dans des projets de restauration, édition et d’archivage. www.talitha3.com en présence de Kenza Belarbi, Guillaume Launay et Léa Morin