« Garderie nocturne » de Moumouni Sanou
Burkina Faso, France, Allemagne • 2021 • 66 minutes
Entrée 5€/3€
En partenariat avec L’usage du monde 21 – Voir :
En présence du réalisateur Moumouni Sanou
Dans un quartier populaire de Bobo-Dioulasso, chaque soir, Maman Coda accueille chez elle les enfants des prostituées. Les jeunes femmes déambulent ensuite au « Black », une ruelle très animée du centre-ville, jusqu’au lever du jour, où elles viennent récupérer leurs enfants. Mais Maman Coda, qui a plus de quatre-vingts ans, commence à être fatiguée.
L’avis de Tënk
Entre les bruits des bars animés et ceux des cris des enfants, les femmes que filme Moumouni Sanou semblent avoir peu de répit. Adam, Odile et Fatim s’occupent des enfants la journée, les emmènent chez Maman Coda – qui est en effet fatiguée de la multitude de bambins à garder – et passent leurs nuits à travailler. Elles vivent ensemble et s’entraident dans cette cadence infernale. Moumouni Sanou prend place dans cette communauté et crée des interstices : des moments où elles se racontent, échangeant sur ce qu’elles vivent avec leurs clients, laissant transparaître malgré leurs rires les risques auxquels elles font face chaque nuit ; et d’autres où, avant que le jour ne se lève, elles dorment ensemble, leurs bébés collés contre elles. Instants de repos et d’osmose volés au quotidien, qui aussi éreintant qu’il nous apparaît est le leur à elles seules, avec toute la complexité et la liberté qu’il comprend.
Lysa Heurtier Manzanares
Réalisatrice
Né au Burkina-Faso en 1987, Moumouni Sanou, après des études de cinéma, a travaillé notamment comme monteur et cadreur dans plus d’une dizaine de productions africaines. Passionné de documentaire, il réalise en 2010 son premier film « Dji-Ko » au Burkina-Faso. Suivront plusieurs autres documentaires : « Youplex », « Sini, l’avenir », « N’gooni Fo Sékouba ou l’esprit des chasseurs », et « Garderie nocturne ».